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Chers lecteurs, merci de consulter notre blog. La Republique Democratique du Congo vient sortir d'une guerre de plus de 10 ans qui a fauché la vie à plus de cinq million des personnes; L'Ituri est l'un de ces coins du Congo qui a été le plus devasté par cette guerre; elle a perdu près d'un million des ses fils et filles et son image en est sortie terriblement ternie...Ce blog pose et tente de répondre à quelques questions sur cette tragedie: quelles sont les causes reelles des ces tueries, qui en sont les auteurs, que doit-ont faire pour eviter la répétition de cette tragedie? Nous vous proposons ici des articles des journaux,études fouillées et réflexions des éminents scientifiques sur le drame Iturien.

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mardi 30 novembre 2010

Kahemba, Mbanza-Ngungu, Plateau continental, Lac Albert, Masisi.. . : RDC, frontières en péril !


Barière Duanière de Vurra/Katanga à Aru
Partie reclamée par les Ougandais

Congolais et Ougandais ont entamé des négociations le mardi 23 novembre 2010 à Aru, en territoire congolais, pour débattre du tracé de la frontière commune. Les officiels ougandais, le président Yoweri Museveni en tête, soutiennent que le poste douanier congolais installé dans le district de Aru se situerait dans leur pays, à l’intérieur du district ougandais de Arua. Les Congolais sont accusés d’avoir grignoté deux bons kilomètres, après avoir au préalable déplacé des bornes.
 L’heure de la remise en cause des limites de la République Démocratique du Congo par ses voisins semble avoir sonné. Les crises politiques et conflits armés à répétition ayant secoué notre pays ont modifié les rapports de force à leur faveur. Le Congo démocratique n’est plus, à la différence de l’ex-Zaïre, le « gendarme » de l’Afrique Centrale. Car, à l’époque où notre armée nationale inspirait respect et crainte, aucun pays voisin n’avait osé poser le problème de la configuration des « bornes ». Pourtant, celles-ci ont toujours existé, voici plus d’un siècle. 

Les frontières congolaises en péril 


Gouverneur AUTSAI en negociation avec les autorités Sud-soudanaises
 Conflit de frontières Kengezi-Base

On se souvient qu’en 2007, l’Angola avait usé de la même argumentation pour s’emparer d’une bonne portion du territoire de Kahemba, dans le Bandundu, profitant au passage d’une large cacophonie entre le Parlement et le gouvernement congolais, diamétralement opposés sur la question. En effet, selon l’Assemblée Nationale, dont une commission d’enquête s’était rendue à Kahemba, l’armée et la police angolaises avaient bel et bien occupé des villages congolais, après y avoir chassé des autochtones. Le rapport de la commission gouvernementale par contre soutenait que les Angolais étaient chez eux.
L’année suivante, des militaires angolais ont tenté le même coup dans le territoire de Mbanza-Ngungu. Mais le tollé suscité par l’occupation de deux villages congolais et la chasse aux autochtones était tel qu’ils avaient dû se retirer quelques semaines plus tard.

Plateau continental : un casse-tête 

Point n’est besoin de rappeler l’attitude peu coopérative de Luanda dans l’exploitation du Plateau continental, riche en pétrole. Aux dernières nouvelles, l’on parle de 500.000 barils de pétrole par jour pompé par la partie angolaise. Le fameux consensus dégagé en 2007 pour l’exploitation de la Zone d’Intérêt Commun (ZIC) avec la promesse de l’Angola de rétrocéder chaque année une partie des royalties engrangé dans cet espace maritime tarde à être appliqué.
Un regard sur les textes, notamment la Convention de Montegobay adoptée le 10 février 1982, nous apprend que les Etats s’accordent, chacun, un droit de propriété sur l’espace maritime continu à leurs frontières terrestres, de 40 à 200 kilomètres à l’intérieur de l’Océan ou de la mer.
Logiquement, l’Angola use de la tricherie en exploitant le pétrole situé visiblement dans l’espace maritime congolais.

Encore et toujours l’affaire des bornes 

Angolais, Zambiens, Rwandais et Ougandais aujourd’hui, et peut-être Congolais de Brazzaville (Ile Mbamou), Soudanais (l’affaire des Mbororo), Burundais et Centrafricains demain donnent l’impression de ne pas être à leur aise face aux grands espaces que la Conférence de Berlin (1885) avait conférés aux Congolais de Kinshasa. L’alerte que viennent de donner les Ougandais à Aru mérite d’être prise très au sérieux. Elle pourrait être révélatrice d’un agenda sur les visées expansionnistes ougandaises. Les Rwandais et les Burundais ont participé aux expéditions militaires de l’AFDL avec pour objectif de prendre aussi possession des terres congolaises.
 Les officiels congolais devraient prendre très au sérieux les revendications territoriales ougandaises, même elles ne s’arrêtent, pour le moment, que sur une bande apparemment négligeable de 2 kilomètres. De là passer à la revendication de plusieurs villages d’Aru, le pas est vite franchi. Il est à espérer que pour le cas d’espèce, les décideurs congolais vont parler d’une seule voix pour défendre l’intégrité du territoire national.
S’agissant de l’Ouganda, les informations en provenance du Lac Albert font état de l’intrusion de ce pays sur la nappe pétrolière congolaise, dans son contrat d’exploitation conclu avec Tullow Oil, firme acceptée au départ puis déclarée indésirable par le gouvernement congolais.
Kimp.

Le Phare

mercredi 24 novembre 2010

Pourparlers entre la RDC et l’Ouganda sur les limites frontalières à Aru

Les autorités ougandaises et congolaises ont ouvert, mardi 23 novembre, des négociations à Aru centre sur les conflits de limites frontalières entre le district ougandais d’Arua et le territoire congolais d’Aru.

Espace Vurra-Aru, source de conflit entre la RDC et l'Ouganda

Selon l’administrateur du territoire d’Aru, les deux parties s’accusent mutuellement de déplacer illicitement des bornes entre les deux territoires.
Les autorités ougandaises accusent la partie congolaise d’avoir érigé la barrière douanière dans la partie ougandaise et d’avoir déplacé les bornes à deux kilomètres à l’intérieur de l’Ouganda.
Le constat aurait été fait par le président ougandais, Yoweri Museveni, au cours de sa dernière visite dans le district d’Arua en Ouganda. Il aurait ensuite saisi l’ambassadeur de son pays en RDC pour trouver une solution pacifique à ce conflit.
Après les discussions, les parties congolaise et ougandaise sont rendues à la frontière entre les deux pays pour vérifier les allégations de chaque partie.
Elles sont retournées en discussion, et les résultats de leurs travaux ne sont pas encore connus.

Okapi.

vendredi 12 novembre 2010

Pétrole du lac Albert : la confusion


Célestin Mbuyu
Ministres des Hydrocarbures, RDCongo
L’unanimité est difficile à réunir sur les avis émis par Kinshasa et Kampala sur la signature des contrats pétroliers des Blocs I et II du Graben Albertine. La déclaration du ministre congolais des Hydrocarbures, hier mercreci, à l’Assemblée nationale, est venue rajouter au flou artistique qui entoure ce brûlant dossier. La divergence d’avis est telle que l’opinion tarde à être fixée sur le démarrage ou non de l’exploitation du pétrole que la RDC et l’Ouganda ont en partage dans le lac Albert.
Qui de la République démocratique du Congo ou de l’Ouganda est très avancé dans l’exploitation du pétrole du Lac Albert ? Qui des parlementaires élus de l’Ituri et du gouvernement central dit la vérité dans l’affaire « signature des contrats pétroliers des Blocs I et II du Graben Albertine » ? Qu’en est-il de la revisitation des contrats sur le Graben Albertine et sur la Cuvette centrale ? Autant de questions qui demeurent sans réponse jusqu’à ce jour. Car, personne ne sait dire avec exactitude à quel niveau se trouve le dossier.

LA CONFUSION

« L’Ouganda m’a rassuré que l’exploitation du pétrole sur le Lac Albert ne pourra être possible qu’en 2016 (…) ». C’est en ces termes que le ministre des Hydrocarbures a répondu, hier mercredi à la plénière de l’Assemblée nationale, à l’une des préoccupations soulevées par le député Jean Bamanisa dans sa question orale avec débat. Célestin Mbuyu a coupé court à ce qu’il qualifie de « campagne d’intoxication ». « Pour quelle fin fait-on distiller les faussetés à la population ? », s’est-il interrogé.

Par rapport à la signature et la revisitation des contrats pétroliers, le ministre s’est justifié de la même manière. « Nous n’avons nullement procédé au bradage intentionnel des ressources pétrolières de la République (…) la revisitation des contrats sur le Graben Albertine et sur la Cuvette centrale visait les contrats illégaux». Cette réponse, sortie de la bouche d’un membre du gouvernement central, celui-là même qui a en charge les hydrocarbures, a sonné aux oreilles de plusieurs députés comme un pavé dans la mare. « Qui, finalement, nous dira la vérité dans cette affaire ? », s’est interrogé un député de l’Opposition, complètement abassurdi. Peut-être parce qu’il en sait un bout sur cette question du pétrole du Graben Albertine.

LES ELUS DE L’ITURI S’EN MELENT

Le jeudi 24 juin 2010, les députés et sénateurs de l’Ituri avaient dénoncé, dans une déclaration conjointe, le bradage des Blocs pétroliers I et II du Graben Albertine. Au fait, les élus de l’Ituri voudraient voir clair dans l’exploration du pétrole dans le lac Albert. Ils avaient dit avoir été informés de la cession et l’approbation du paiement de bonus de signature par le Conseil des ministres du 02 juin 2010 des droits de Blocs pétroliers I et II du Graben Albertine «aux entreprises Ecrans» CAPRIKAT LTD et FOXWELP LTD.

Dans leurs recommandations, ces représentants du peuple voulaient que le gouvernement annule le contrat de partage de production aléatoire conclu entre le ministère des Hydrocarbures et les entreprises CAPRIKAT Ltd et FOXWHELP Ltd. Ils attendaient du ministre des Hydrocarbures qu’il se justifie sur le bradage intentionnel des ressources pétrolières de la République en accordant un bonus de signatures de 3.000.000 USD par bloc alors qu’il estimait lui-même à 20.000.000 USD le bloc II. Bien plus, leur vœu était que l’exploitation des ressources pétrolières soit attribuée à des entreprises crédibles ayant des sièges connus mondialement et cotés en bourse et ce, par la procédure d’appel d’offres.

Les mêmes préoccupations ont été soulevées, hier mercredi par le député Jean Bamanisa, élu de la Province Orientale et auteur de la question orale adressée au ministre des Hydrocarbures. Apparemment, il n’a pas été satisfait de la réponse du ministre Célestin Mbuyu notamment sur la procédure de revisitation des contrats pétroliers. Il a exigé des chiffres, des précisions sur des données quantifiables et qualifiables.

Il convient aussi de rappeler que sur le même dossier, l’Assemblée nationale avait transmis, le 14 juillet 2008, une série de recommandations au gouvernement suite au désordre occasionné par l’octroi des blocs pétroliers du Graben Albertine.

L’OUGANDA AVANCE, LA RDC PIETINE

Le dossier ne date pas d’hier. En 2006, la République démocratique du Congo et l’Ouganda, sortis d’une longue et meurtrière guerre, avaient signé un partenariat pour attribuer aux sociétés Tullow et Héritage des contrats d’exploration et d’exploitation sur les blocs I et II du côté congolais et I, II et III du côté ougandais du lac Albert.

L’Ouganda n’a pas hésité à ouvrir toutes les portes à Tullow en lui permettant d’explorer et de forer. Si bien que le pays de Yoweri Museveni a pu disposer de données sismiques fiables ayant permis d’évaluer ses réserves à 800 millions de barils, à raison de 150.000 barils la production journalière. Une production qui serait sept fois supérieure à celle de la RDC sur son bassin côtier de Muanda.

Depuis lors, les choses se sont passées vite en Ouganda où actuellement on est au stade du montage des usines devant assurer l’exploitation, le raffinage et le transport du pétrole. Trois sociétés en joint-venture y travaillent : l’Anglais Tullow pour l’exploration et la production ; le Chinois CNNOC pour le raffinage du brut et le Français Total pour la construction de 1.000 km de pipelines reliant le site de production au débouché commercial de l’Océan Indien.

A ce jour, l’Ouganda est sur le point de tirer les premiers dividendes de son pétrole, alors que du côté de la RDC, les choses piétinent.

DES INVESTISSEMENTS LOURDS

Le ministre des Hydrocarbures n’aurait pas tort de considérer que le premier baril n’est pas encore sorti du côté ougandais. Cependant, si le gouvernement congolais tient à voir jaillir du pétrole dans la partie congolaise du Graben Albertine en 2016, le travail de recherche devrait démarrer sans tarder.

Selon des estimations d’experts neutres, un minimum de cinq années sépare les étapes de la recherche et de l’exploitation proprement dite. L’Ouganda, sur ce plan, n’est pas aligné au même pied que la RDC. Il est à un palier au-dessus de sa voisine. En fait, les recherches effectuées par Tullow Oil indiquent que sur les 36 puits concernés, 35 auraient donné des résultats satisfaisants. En cette période des prix intéressants sur le marché, 85 USD le baril, les opportunités offertes par les gisements du Graben Albertine sont alléchantes !

Il va de soi que la RDC qui compte sur son territoire près de la moitié des 25.000 Km2 du riche gisement, devra se hâter de tirer le meilleur parti de l’exploitation sans tergiverser. Le pétrole du Graben Albertine dont la production est estimée à 300.000 barils par jour, mérite un traitement approprié et diligent. La RDC a besoin de ressources financières susceptibles de contribuer au budget national. Et dans le Graben Albertine, il y a du pétrodollar ! Des milliards USD à engranger si l’on met de l’ordre et vite dans sa boutique.


Le Potentiel,

lundi 8 novembre 2010

L'Ituri relance le débat sur son érection en Province: Les Députés Provinciaux écrivent à Kabila !

DEPUTES PROVINCIAUX DE L’ITURI A KISANGANI

Kisangani, le 25octobre2010. LETTRE OUVERTE N° OIIDPIITI2OIO A Son Excellence Monsieur le Président de la République Démocratique du Congo.

Avec l’expression de nos hommages des plus déférents. Excellence Monsieur le Président de la République, Nous, Députés provinciaux de l’Ituri, réunis à Kisangani du 15 au 25 octobre 2010, prenons l’initiative de nous adresser directement à votre Haute Autorité après maintes sollicitations infructueuses d’audience depuis fin juin 2007 à ce jour. Cette initiative se propose non seulement de dissiper les malentendus dus au manque d’échanges des vues sur les préoccupations majeures de l’lturi, mais encore de relancer le débat sur l’opportunité du respect de la Constitution, des lois et de la volonté populaire.

Il nous paraît opportun de rappeler nos différents écrits adressés aux instances supérieures, notamment ceux du 29 juin 2007, du 07 novembre 2008, du 1er mars 2009, du 19 février 2010, réitérés par la Déclaration politique N° 01/DP/IT/2010 du 29 avril 2010 relative à l’installation de la province de l’lturi. Ces écrits tirent leur motivation d’abord de la Constitution en ses articles 2 et 226, ensuite de la loi n°08/012 du 31juillet2008 en ses articles 3 et 75, et enfin de la volonté populaire. Nous sommes conscients des interprétations et réactions à sens divers suscitées par la déclaration politique, jusqu’à nous prêter l’intention de rébellion ou de sécession ! Il ne reste pas moins que cette déclaration était et est la traduction de la volonté de la population de l’lturi désabusée par les constats amers de la situation politique, administrative sécuritaire, économique et socioculturelle, résultant d’une cause fondamentale, la mauvaise gouvernance avec ses corollaires: l’ignorance des réalités locales, des renseignements tronqués sur I’lturi, la non maîtrise de la sécurité intérieure et extérieure, les compromissions dans le traitement des problèmes, la résurgence des antivaleurs tant déplorées et maintes fois dénoncées...

Ainsi s’est cristallisée une prise de conscience unanime que toutes les tentatives de la gestion de l’Ituri dans le centralisme et une administration banale produisent des effets indésirables. Par ailleurs, nous constatons qu’il n’est nullement tenu compte, dans le chef du pouvoir central, des opportunités qui s’offrent à lui face aux apports constructifs, notamment à travers l’enquête de la Banque mondiale en 2009 ayant repéré quelques districts comme pouvant expérimenter le statut de province en raison de leur viabilité. Parmi ces districts, I’lturi se trouve en position favorable. Cependant, la contestation de cette viabilité, telle que cela se dégage, par exemple, du rapport de la dernière Conférence des Gouverneurs, n’est qu’une altération malveillante de la vérité, têtue de nature. Et pour peu que cette viabilité soit mise en doute, le grief à porter est en réalité l’hémorragie financière des recettes publiques, savamment orchestrée.

Excellence Monsieur le Président de la République, Lors de votre récente tournée de visite, à l’étape de Bunia du 15 au 17 septembre 2010, vous vous êtes adressé à la notabilité locale à la date inoubliable du 16 septembre 2010. Vous avez relevé deux préalables juridiques: le projet de loi sur la délimitation des provinces pour éviter les conflits interprovinciaux et le projet de loi sur la programmation des provinces.

En outre, vous avez invité à la bonne préparation dans l’ordre et dans la discipline pour éviter les écueils de 1960- 1964. En fait , si votre adresse offrait l’occasion d’échanger ou de relancer le débat, nous aurions le loisir de constater que les projets de loi susvisés ne peuvent que jouer en faveur de notre entité pour deux raisons : d’abord la délimitation de provinces ne pose aucun problème en province Orientale sans conflit de limites des districts et que, même s’il en existait, la résolution dudit conflit reviendrait aux assemblées provinciales issues de la grande Assemblée actuelle dans le cadre de la coopération interprovinciale; ensuite la programmation objective prendrait en compte l’enquête de la Banque mondiale dont le rapport a ciblé l’lturi comme entité viable.

Excellence Monsieur le Président de la République, Vu tout ce qui précède, nous nous adressons à votre Haute Autorité en votre qualité de Garant de la Constitution et du respect des lois. En attendant la réalisation des Cinq chantiers en cette dernière phase décisive, nous vous invitons à vous impliquer personnellement dans le processus d’installation de la province de l’lturi. Aussi soumettons-nous à votre bienveillante attention, entre autres, ce qui suit:

1) Les limites du district de l’Ituri ne constituant pas un problème, que cette entité soit d’office programmée comme province

2) Que l’administration de district soit supprimée et transformée en administration de proximité, de manière à permettre aux territoires de traiter directement avec la province;

3) Que l’effectivité de la province de l’lturi intervienne avant les échéances électorales prochaines. Excellence Monsieur le Président de la République, Le peuple de I’lturi, représenté par ses élus, a le regard tourné vers vous et attend être fixé. Qu’il vous plaise d’agréer nos sentiments patriotiques.

POUR LES DEPUTES PROVINCIAUX DE L’ITURI.

Via la propserité.

mercredi 3 novembre 2010

Africom au cœur de la guerre du pétrole


General Major David R. Hogg, commandant U.S. Army Africa,
Kinshasa-(U.S. Army photo by Sergeant James D. Sims)
Après avoir essuyé le refus diplomatique de quasiment tous les Etats africains de l’abriter, le Commandement des Etats-Unis en Afrique semblait avoir définitivement opté pour le maintien de son quartier général à Stuttgart, en Allemagne. L’Africom est, en fait, bien présent et actif sur le continent. Sous le chapeau de l’assistance humanitaire, de la lutte contre le terrorisme international et du maintien de la paix, il est, en effet, en train de quadriller en douceur toutes les régions africaines par le développement de programmes de formation, d’assistance et de manœuvres militaires avec un nombre croissant de pays.
Ce mouvement se fait concomitamment, et sans doute en bonne intelligence, avec la réduction de la présence militaire de la France dans son ancien pré-carré. A défaut d’être assise sur un commandement in situ, de préférence au Maghreb ou sur la côte atlantique, la montée en puissance de l’Africom a été repensée pour être le fait d’un réseau de petites installations articulées autour de la base américaine de Djibouti sise au camp Lemonnier, une ancienne caserne française. Il y dispose d’une force permanente d’environ 1800 hommes. En plus, « pour les imprévus et les urgences », il a à son service actif une base navale au Kenya et deux autres en Ethiopie.
Le maillage est en train de s’étendre sur l’Afrique équatoriale et centrale, avec la présence de militaires américains à Kisangani, au cœur de l’Ituri, dans la riche Province orientale de la République démocratique du Congo. Ils y sont censés être pour aider à développer « une armée plus professionnelle qui respecte l’autorité civile et garantisse la sécurité du peuple congolais ». A des journalistes congolais qui l’interrogeaient, il y a quelques semaines à Stuttgart, sur les activités d’Africom au Congo, le Général William Ward avait répondu : « Tout ce que nous faisons au Congo comme partout ailleurs en Afrique procède du partenariat avec les gouvernements souverains d’Afrique. Et ce, pour l’intérêt des peuples d’Afrique. Il est dans l’intérêt des Usa et de la communauté internationale que le peuple congolais soit en sécurité, vive en paix et voie les possibilités d’un meilleur avenir ».
La rengaine est connue. Mais, en Rd Congo, comme ailleurs sur le continent, l’activisme de militaires américains n’est point gage de sécurité. La nébuleuse somalienne est là pour rappeler en permanence que les actions militaires, sous le couvert ou avec l’appui d’Africom contre des forces opposées à tel ou tel régime ou des éléments supposés appartenir à la branche africaine d’Al-Qaida, loin de résorber les menaces terroristes, les accentuent plutôt. La collaboration entre les Etats-Unis et l’Ethiopie pour chasser le Conseil islamique du pouvoir à Mogadiscio est certes arrivée à ses fins militaires, mais elle n’a point anéanti la virulence des extrémistes combattus. Elle a, bien au contraire, généré une des pires crises humanitaires que la Somalie ait jamais connue. Et, elle a tant exacerbé l’anti-américanisme ambiant que les convois humanitaires occidentaux sont régulièrement attaqués, sans distinction aucune.
Dans l’Ituri en proie à un conflit interethnique depuis 1999 qui a fait plus de 50.000 morts et 500.000 déplacés, comme en Somalie, l’ingérence militaire des Etats-Unis a toutes les chances d’aggraver l’insécurité qui prévaut toujours, en aiguisant l’ire de ceux qui nourrissent une dent contre l’Oncle Sam, avec tous les dégâts collatéraux que cela comporte pour le pays et les populations locales. C’est principalement cette crainte qui fonde le refus des Etats africains sollicités d’abriter le Commandement des Etats-Unis en Afrique. Quel intérêt y a-t-il à former un tout petit bataillon congolais qui, coup sûr, serait bien moins opérationnel, efficace et surtout impartial que le contingent des Nations Unis sur les lieux ? Et puis, la préférence doit être, à défaut de forces onusiennes, pour la prise en charge du maintien de la paix et du combat contre le terrorisme sur le continent par l’Union africaine elle-même.


CAMP BASE, KISANGANI.  La compagnie  Charly du 391ème  Battaillon  Comando  en parade  devant les authorités  Congolaises  et les  dignitaires de l'US Army à la fin de leur formation par  le U.S. Special Operations Command Africa le 15 Septembre, 2010- U.S. Army photo
 
De fait, le pétrole et les autres produits de base essentiels constituent la raison majeure de l’établissement d’Africom au Congo et ailleurs sur le continent. Le 19 février 2008, Robert Moeller, adjoint du Général Ward, annonçait d’ailleurs la couleur sans ambages : protéger la libre circulation des ressources naturelles de l’Afrique vers le marché global est un des principes directeurs de l’Africom. Selon son propos, l’approvisionnement des Usa en pétrole et le problème de l’influence croissante de la Chine sont les défis les plus importants aux intérêts des Etats-Unis en Afrique.
Si le souci proclamé des Etats-Unis est de mener une guerre planétaire contre le terrorisme, la création d’un commandement spécifique à l’Afrique est sous-jacente à l’implication plus marquée de l’Amérique dans la compétition que les grandes puissances se livrent pour la conquête des marchés africains, particulièrement celui du pétrole. Conçu, sous l’administration Bush, par les grandes compagnies américaines, Africom a pour finalité absolue de garantir les approvisionnements pétroliers des Etats-Unis à partir de l’Afrique, au moins pour le quart de leurs besoins, à compter de 2013, afin de donner sûrement le change au Moyen-Orient.
La base de Djibouti permet aux Usa le contrôle stratégique de la route maritime qu’emprunte un quart de la production pétrolière mondiale et de dominer l’extrémité orientale de la vaste bande pétrolière traversant l’Afrique, allant du Soudan au Golfe de Guinée en passant par le Tchad et le Cameroun. Un nouveau poste d’opérations avancées en Ouganda donne aux Usa la possibilité de contrôler le Sud Soudan où se trouve la plus grosse patrie du pétrole soudanais. Les contrées du Nigeria, du Gabon, de la Guinée, du Nigeria et notamment de la Rd Congo riches en pétrole et en gaz sont dans le viseur américain.
Le chaudron de la Province orientale congolaise étant toujours en ébullition, il faut y parer au plus pressé. Plusieurs différends y opposent l’Etat congolais et des multinationales qui auraient pris les chemins de traverse pour s’y faire attribuer des concessions. Sous le parapluie de l’Africom, les Américains sont là en immersion pour le pétrole et d’autres minerais précieux dont regorge le pays et qui sont vitaux à l’industrie électronique et informatique. Après avoir fait main basse sur les minerais du Katanga, où un consortium américain exploite plus de la moitié de l’ensemble du potentiel minier, et s’être assuré le contrôle des ressources minières du Kivu, Washington entend très rapidement se tailler la part du lion dans le partage du pétrole de l’Ituri, des Grands lacs par extension. Ainsi bataille l’Oncle Sam, avec l’Africom au cœur de sa guerre ...

Amadou Fall, Le soleil.