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Chers lecteurs, merci de consulter notre blog. La Republique Democratique du Congo vient sortir d'une guerre de plus de 10 ans qui a fauché la vie à plus de cinq million des personnes; L'Ituri est l'un de ces coins du Congo qui a été le plus devasté par cette guerre; elle a perdu près d'un million des ses fils et filles et son image en est sortie terriblement ternie...Ce blog pose et tente de répondre à quelques questions sur cette tragedie: quelles sont les causes reelles des ces tueries, qui en sont les auteurs, que doit-ont faire pour eviter la répétition de cette tragedie? Nous vous proposons ici des articles des journaux,études fouillées et réflexions des éminents scientifiques sur le drame Iturien.

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jeudi 5 août 2010

Afrique : une terre de promesses pour les « minimajors »

Des petites compagnies pétrolières profitent de la hausse des cours pour tenter leur chance dans les zones négligées par les géants du secteur, pour le plus grand bien des pays africains concernés.

Il est la septième personnalité - et la seule étrangère - à avoir été nommé officier dans l'ordre du Mérite national de la Mauritanie. Cette décoration lui a été remise en 2006 par le ministre de l'Energie et du Pétrole de l'époque. A juste titre, car Max de Vietri peut être considéré comme le père du pétrole mauritanien. Cet Australien de 55 ans, fondateur et président non exécutif de Baraka Petroleum, une petite compagnie indépendante basée à Perth, a décroché en septembre 1996 les premiers permis d'exploration délivrés par ce pays, jusqu'alors absent des cartes des chercheurs d'or noir. Cinq ans plus tard, du pétrole était découvert sur le champ de Chinguetti. La production y atteint près de 14 000 barils par jour, et les réserves sont estimées à près de 300 millions de barils.
Baraka Petroleum est loin d'être une exception. Une noria d'indépendants multiplient les opérations sur le continent africain. Parmi eux, Premier Oil, basé à Londres (présent en Mauritanie, au Congo, au Gabon et en Guinée-Bissau) ; Dana Petroleum, basé à Aberdeen, en Grande-Bretagne (Mauritanie, Sénégal et Kenya) ; le canadien Heritage Oil Corporation (projets d'exploration en Ouganda, en République démocratique du Congo et au Mali) ; sans oublier Lundin Petroleum, coté à la Bourse de Stockholm (présent en Ethiopie, en Somalie et au Kenya)...
Certaines compagnies ont à peine quelques années d'existence. Ainsi, Afren a été fondé en 2004 par le Nigérian Rilwanu Lukman, ancien secrétaire général de l'Opep. Grâce à ses excellentes relations, il a des activités dans tout le continent. Ophir Energy, une compagnie australienne financée par des capitaux sud-africains, a vu le jour la même année. Elle a déjà pris pied dans 8 pays pour 16 projets (pétrole et gaz), et compte forer 25 puits dans les années à venir. Selon son directeur général, Alan Stein, « il n'y a pas de raisons pour que les compagnies pétrolières ne rencontrent pas le même succès dans le golfe de Guinée que dans le golfe du Mexique ».
Avec l'envolée du prix du brut ces dernières années, c'est tout le paysage pétrolier mondial qui est en train d'être redessiné. Des pays qui n'étaient pas producteurs, mais qui avaient fait des découvertes prometteuses, sont arrivés sur le marché. Certains d'entre eux ont toiletté leur législation pour favoriser les investissements, à l'instar du Niger en 2006 et du Mali en 2004, dont le Code pétrolier datait de 1969. Négligés par les majors - concentrées sur des zones sûres, au Nigeria, en Angola ou en Guinée équatoriale -, ces pays sont devenus la cible préférée des petits opérateurs indépendants, accueillis à bras ouverts.
« Compte tenu de son morcellement, l'Afrique noire est largement inexplorée. Il n'est pas possible d'y lancer de grandes opérations, et il faut s'entendre avec beaucoup d'interlocuteurs », explique Jean-Jacques Lecat, avocat associé du cabinet français Francis Lefebvre et spécialiste de l'énergie et des matières premières. Les grandes compagnies ne veulent pas perdre leur temps sans être assurées de trouver quelque chose. Ce sont donc les petites qui font office d'explorateurs. « A 10 dollars le baril, c'est suicidaire. A près de 100 dollars, cela peut devenir un jackpot. Surtout, dans ces pays, le ticket d'entrée est moins élevé », souligne Jean-Jacques Lecat.
L'intérêt de MOL (Magyar Olja es Gaz) pour l'Afrique remonte à environ deux ans. Cette compagnie hongroise privée a récemment acheté 40 % d'un bloc offshore au Cameroun, qui devrait commencer la production en 2010 et apporter quelques milliers de barils supplémentaires à la société. Car MOL compte en partie sur ce continent pour tripler sa production. « C'est la région du monde qui connaît la plus forte croissance en termes d'opérations, souligne-t-on à la direction du développement, et il y a peu de régions où la hausse de la production attendue dans les dix ans à venir soit comparable à celle de l'Afrique. » Ce n'est pas un hasard si l'on croise autant de "juniors" en Afrique. « Le continent est un incubateur pour les indépendants, explique-t-on chez MOL. Certains ont vu leur valeur boursière doubler en deux ans, sans qu'ils aient extrait une goutte de pétrole. »
La petite société australienne Hardman Resources, qui a commencé ses activités en Mauritanie il y a une dizaine d'années avec 150 000 dollars de trésorerie, a été rachetée l'an dernier pour 1,1 milliard de dollars dans le cadre d'une OPA amicale de l'irlandais Tullow Oil. Fondée en 1985, cette société s'est lancée avec un puits de gaz au Sénégal en 1986. Elle a aujourd'hui des intérêts dans 14 pays africains et vient de découvrir du pétrole au Ghana et en Ouganda. De quoi faire rêver le Burundi voisin, sachant qu'un seul puits produisant 10 000 barils par jour pourrait représenter jusqu'à 175 millions de dollars par an, soit 20 % du PIB. Une véritable manne pour les importateurs.
Nommé consul honoraire du Mali à Perth en 2005, Max de Vietri, géologue de formation, est convaincu que la belle histoire mauritanienne va se répéter dans ce pays, l'un des plus pauvres du monde. Baraka Petroleum dispose de permis d'exploration sur cinq blocs du bassin de Taoudeni. Trop petit pour faire face aux coûts des campagnes d'exploration, estimés entre 70 et 80 millions de dollars, Baraka, qui pèse 34 millions de dollars à la Bourse australienne, a signé en novembre 2006 un accord de cession de ses intérêts au Mali à deux grandes compagnies, l'italien ENI et l'algérien Sonatrach. Chacun joue ainsi son rôle, et y trouve son compte.
Benjamin Neumann, avec l'AFP

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