Bienvenu-Karibu-Welcome

Chers lecteurs, merci de consulter notre blog. La Republique Democratique du Congo vient sortir d'une guerre de plus de 10 ans qui a fauché la vie à plus de cinq million des personnes; L'Ituri est l'un de ces coins du Congo qui a été le plus devasté par cette guerre; elle a perdu près d'un million des ses fils et filles et son image en est sortie terriblement ternie...Ce blog pose et tente de répondre à quelques questions sur cette tragedie: quelles sont les causes reelles des ces tueries, qui en sont les auteurs, que doit-ont faire pour eviter la répétition de cette tragedie? Nous vous proposons ici des articles des journaux,études fouillées et réflexions des éminents scientifiques sur le drame Iturien.

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vendredi 28 mai 2010

Mpako ya mabelé, par Ben clet kankonde dambu

Il est probablement sans pareil au monde, le pays de Jeff Kabila. Jamais, depuis l’indépendance, les citoyens, dont les ¾ sont sans emploi rémunéré, n’ont été soumis à un terrorisme fiscal d’une telle ampleur !

Le plus frustrant, c’est que jamais les administrations fiscales ne se donnent la peine de divulguer au public le mode d’emploi des recettes collectées. Secret d’Etat, paraît-il.
Rien qu’en 2009, l’on a vu naître des impôts aux noms barbares, dont la valeur est fixée en dollars, à des taux prohibitifs. Les fonctionnaires chargés, eux-mêmes, de collecter ces impôts, se disent incapables de s’en acquitter à leur tour. Belle ironie ! La semaine s’est achevée - encore ! – sur une très mauvaise nouvelle. Sieur le gouverneur de la Ville de Kinshasa a annoncé à ses administrés ( ?) qu’ils sont désormais soumis au paiement des « pááku ya mabelé ».

Ainsi, chaque propriétaire ou héritier d’une parcelle est tenu de verser annuellement à la Ville-Etat de 2000 à 20 000 FC (2 – 22 USD) au titre d’impôt foncier. S’il a le malheur d’héberger des locataires, il devra prélever chaque mois de 8 à 10% du loyer/locataire, qu’il remettra volontiers à la Ville. C’est son « impôt sur le revenu locatif ».

Ecoutez plutôt la réaction, extraordinairement unanime, des fonctionnaires en service, des fonctionnaires à la retraite, des veuves et orphelins bénéficiaires, à un titre ou à un autre, du droit de succession sur une ou des propriétés foncières.

Tous ces citoyens se déclarent favorables au civisme fiscal. Ils acceptent le principe de s’acquitter de leurs impôts. Ils réclament, en retour, que la Ville-Etat leur démontre à quoi elle affecte effectivement l’argent collecté des citoyens, qui ne constituent nullement sa préoccupation.

Ces citoyens préviennent que si la « cueillette » d’impôts, à leur détriment, sert à entretenir « des emplois politiques » grassement rémunérés, car créés sur base des affiliations partisanes et opportunistes, là, ils prendraient le sentier du maquis.

Se disant, par ailleurs, paupérisés avec délectation par les politiques, depuis 1960, les citoyens exigent – démocratie oblige – que la Ville-Etat décline à l’Assemblée provinciale et devant les « futurs » contribuables des projets d’intérêt public qu’elle entend financer à l’aide de leur argent.

Question : la Ville-Etat se souviendra-t-elle toujours de citoyens contribuables, après la cueillette de l’impôt ? Aucune garantie

Potentiel

lundi 24 mai 2010

City of Berkley Asks Obama to Hold Uganda and Rwanda accountable for Their Direct Role in the DRC slaughter.


United States President Barack Obama has been urged to hold Uganda and Rwanda accountable for their direct actions in the Democratic Republic of the Congo (DRC) in which at least 45,000 people are said to be dying every month due to the conflict in which both countries are involved.In a letter to US Secretary of State, Hillary Rodham Clinton, the United States city of Berkeley in California says that, for the last 13 years, nearly six million men, women and children have died in the DRC and hundreds of thousands more have been victims of the conflict in which the armies of Uganda and Rwanda have taken part.
The Berkeley City letter said the conflict has resulted in unimaginable atrocities that deeply shock the conscience of humanity and threaten the peace, security and well-being of Congo and its people. It added: "Those responsible for such crimes have largely gone unpunished." The letter which was also copied to United Nations Secretary General Ban Ki-moon went on to say that it was gravely concerned for the people of the DRC. It urged the US administration not to use US military forces in the DRC and that it should make it a priority to support local Congolese institutions with a proven record of delivering services to the people. It also urged the United States to play a key role in the DRC and the Great Lakes region by relieving the tremendous suffering of the region's men, women and children. Berkeley city also wants the Obama Administration to hold US corporations accountable for their actions in the DRC. Several US companies are involved in the buying of various kinds of DRC precious stones mostly sold by warring military factions who in turn use the hard currency gained from the sale of such stones to buy military equipment such as guns, ammunition, grenades and bombs that prolongs the DRC conflict. It therefore directed Berkeley City Clerk to send the letter to Mrs Clinton, US Senator Barbara Boxer and Congresswoman Barbara Lee. Berkeley also called for an end to the wrongful exploitation of the Congolese people's resources, saying that these should not be a curse but rather a blessing to the Congolese people. In what has become known as a landmark ruling in 2005, the International Court of Justice (ICJ), seating at its Peace Palace headquarters in the Hague, ruled that there was ‘credible evidence' sufficient to conclude that the Ugandan Peoples Defence Forces (UPDF), in the course of their military intervention into the DRC, committed acts of killing, torture and other forms of inhumane treatment of the civilian population. The Court concluded that Uganda had violated the sovereignty and also the territorial integrity of the DRC and that its actions constituted interference in the internal affairs of the DRC and in the civil war raging there. "The unlawful military intervention by Uganda was of such magnitude and duration that the Court considers it to be a grave violation of the prohibition on the use of force expressed in Article 2, paragraph 4, of the Charter," ICJ ruled. The ICJ also held Uganda as being ‘internationally responsible' for acts of looting, plundering and exploitation of the DRC's natural resources committed by members of the UPDF in the territory of the DRC, for violating its obligation of vigilance in regard to these acts and for failing to comply with its obligations under Article 43 of the Hague Regulations of 1907. During ICJ's hearings, Uganda had claimed that the DRC had allowed opponents of the Ugandan regime to operate freely in the country and mount attacks on Uganda. But the court ruled that during its deliberations, Uganda had failed to produce any evidence to support these claims. "The Court notes that during this period, the DRC was in fact acting together with Uganda against the rebels, not in support of them,2 ICJ ruled. While Uganda had argued that its attacks on the DRC was in self-defence, the ICJ ruled it considered that any military action taken by the DRC against Uganda during that period could not be deemed wrongful since it would have been justified as action taken in self-defence. The Court also pointed out that, while it had pronounced on the violations of international human rights law and international humanitarian law committed by Ugandan military forces on the territory of the DRC, it nonetheless observed that the actions of the various parties in the complex conflict in the DRC had contributed to the immense suffering faced by the Congolese population. It said it was painfully aware that many atrocities had been committed in the course of the conflict.
(Congo forum)

la facture de la guerre en discussion à Kampala




Le contentieux de guerre entre la RDC et l’Ouganda est de nouveau inscrit à l’ordre du jour. Les deux parties doivent se convenir à l’amiable sur les conséquences de l’invasion de la RDC par l’Ouganda en 1998. Il s’agit tout simplement d’appliquer une décision de la Cour internationale de justice, CIJ, organe judiciaire principal des Nations Unies, qui n’est pas à confondre avec la Cour pénale internationale, CPI. En cas de désaccord, la Cour tranchera.
Depuis dimanche 23 mai, une forte délégation ministérielle congolaise a effectué un déplacement, selon des sources concordantes, vers Kampala, capitale de l’Ouganda. Cette délégation est conduite par le ministre des Affaires étrangères, Alexis Thambwe Mwamba, et du ministre de la Justice et Droits humains, Luzolo Bambi, ainsi que quelques experts.
La raison de leur présence dans la capitale ougandaise s’inscrit dans le contexte de l’affaire qui oppose la RDC à l’Ouganda à la suite d’une plainte déposée à la Cour internationale de justice contre l’Ouganda et le Rwanda. Le but est d’obtenir réparation des conséquences de l’invasion de l’Est par les armées ougandaise et rwandaise.
Si le cas du Rwanda n’a pas encore été examiné pour autant que le Rwanda n’est pas signataire du Statut de Rome portant création d’une Cour pénale internationale, la Cour internationale de justice a bel et bien examiné la plainte de la RDC contre l’Ouganda. Le 19 décembre 2005, la Cour rendait un arrêt, reconnu par la décision de la Cour pénale internationale, CPI, du 29 janvier 2007
Dans son arrêt, la CIJ « condamne l’Ouganda à réparer les conséquences de son invasion de la République démocratique du Congo en 1998, en violation du droit international et du droit humanitaire ». Cet arrêt relève en outre ce qui suit : « En se livrant à des actions militaires à l’ encontre de la République démocratique du Congo sur son territoire, en occupant l’Ituri et en soutenant activement, sur les plans militaire, logistique, économique et financier, les forces irrégulières qui opéraient sur le territoire congolais, la République de l’ Ouganda a violé le principe du non recours à la force dans les relations internationales et le principe de non intervention ». Et de poursuivre : « les forces ougandaises sont aussi jugées coupables d’avoir entraîné des enfants soldats, d’avoir incité au conflit ethnique et d’avoir manqué de prendre des mesures visant à y mettre un terme, ainsi que de ne pas avoir, en tant que puissance économique, pris des mesures visant à respecter et à faire respecter les droits de l’homme et le droit international humanitaire dans le district de l’Ituri ».
La Cour internationale de justice, CIJ, « condamne donc l’Ouganda à réparer le préjudice qui a été causé à la RDC par la lutte armée et le pillage des ressources naturelles. Par les actes de pillage et d’exploitation des ressources naturelles congolaises commis par des membres des forces armées ougandaises, et par son manquement aux obligations lui incombant en tant que puissance occupante, pris des mesures visant à respecter et à faire respecter les droits de l’ homme et le droit international dans le district de l’Ituri, la République de l’Ouganda a violé ses obligations envers la RDC », souligne l’arrêt de la CIJ
Toutefois, la CIJ laisse une ouverture : « Si dans l’immédiat, elle laisse l’Ouganda et la RDC convenir à l’amiable du montant des réparations, la Cour décide qu’en cas de désaccord, elle tranchera la question elle-même ».
REBONDISSEMENTS
De ce qui précède, l’on constate que ce contentieux dure depuis cinq ans. La RDC a donc décidé de relancer l’affaire par l’envoi de cette délégation ministérielle à Kampala.
Mais la question que l’on se pose est celle de savoir pourquoi n’avoir pas choisi un terrain neutre plutôt que de se rendre chez le créancier pour recouvrer sa dette, donc requérable, tout en subissant sa pression. En effet, selon les estimations, la RDC a réclamé à l’Ouganda 10 milliards de dollars USD à titre de dommages et intérêts. En se rendant à Kampala pour discuter de cette dette, la RDC se rend en position de faiblesse, facilement influençable, manipulable.
D’autre part, il nous revient de sources fiables et concordantes, cette délégation s’est rendue à Kampala sans que le dossier ne soit bien ficelé au niveau du gouvernement. Il n’existe aucune position commune, moins encore aucune consigne précise pour ne pas aliéner les droits de la RDC. En effet, en pareilles circonstances, on ne peut se gêner d’associer des experts internationaux ayant l’habitude de gérer ce genre de dossier. Rien n’a été fait de ce côté-là.
C’est à ne rien y comprendre qu’on affiche souvent une telle légèreté devant un cas aussi important tant il est vrai qu’au-delà des dégâts matériels, il y a bien sûr les 6 millions de Congolais morts pour la patrie durant ces guerres d’agression. Le moins que l’on puisse faire consiste à honorer incontestablement ces morts dans une démarche bien concertée et bien réfléchie.
Certes, entre la RDC et l’Ouganda, il y a lieu de préserver les acquis d’une paix encore fragile. Raison pour laquelle on a opté pour la voie du règlement à l’amiable.
Cela ne signifie nullement qu’il faut adopter un profil bas, verser dans la précipitation, l’amateurisme, sans avoir arrêté au préalable certaines dispositions utiles en prévision de toute négociation. Dans le cas d’espèce, déterminer le niveau que l’on ne peut franchir si jamais il y avait à faire des concessions.
Devoir de mémoire collective oblige, car les droits du peuple congolais sont inaliénables.




(potentiel)

jeudi 20 mai 2010

Motion de censure contre Muzito: les raisons du retrait




La motion de censure contre le gouvernement Muzito n’a pas été examinée le mercredi 19 mai par la plénière de la chambre basse du parlement. Elle a été retirée par l’opposition. Selon le rapporteur de l’Assemblée nationale, la décision de retrait avait été prise au cours de la conférence des présidents. L’opposition évoque la pression exercée par les militants du parti lumumbiste unifié (Palu), qui ne pouvait pas faciliter les débats. Au Palu, l’on estime que la motion contenait de fausses signatures.



Selon le député et président du groupe parlementaire du MLC François Mwamba, la présence dans la salle des centaines de militants du Palu, parti du Premier ministre Muzito, n’a pas offert des conditions susceptibles d’organiser le débat de la motion en toute sérénité. Il explique :
«Lorsque le Premier ministre s’amène à l’Assemblée nationale entouré de 300 ou 400 militants qui crient, cassent des grilles pour s’introduire par la force dans nos installations, ça veut dire quoi ? Allions-nous dans ces conditions là faire un débat en toute sérénité ?»
François Mwamba estime ceux qui n’ont pas signé la motion [la majorité] voulaient la confusion et par conséquent, l’opposition a retiré sa motion.



Quant à la disqualification (supposée) de l’opposition, Le député MLC déclare :
«Ce n’est pas nous qui gérons. Notre rôle est de permettre à la population de comprendre qui est qui ? qui fait quoi ? pour que demain, elle ait envie de voter d’autres personnes que celles qui gèrent actuellement. Par conséquent, le débat doit se faire dans la clarté »
Palu: « faux et usage de faux »



Selon le parti du Premier ministre Muzito, les raisons d’insécurité avancées par l’opposition sont totalement fausses. Les vraies raisons, d’après le Palu, résident dans le fait que cette motion contenait de fausses signatures. Par conséquent, elle n’avait pas sa raison d’être.
Le député Zénon Mukwakani, président du groupe parlementaire du Palu à l’Assemblée nationale, est clair à ce sujet:
«Ce que l’honorable Mwamba a dit est faux. La raison est que la condition d’avoir 125 signatures n’a pas été remplie (…) La motion a été mal fuselée, il y a eu faux et usage de faux. Il y a des noms qu’on a repris deux fois… »



Quelle sera la suite de cette affaire?



Au courant rénovateur de l’Alliance de la majorité présidentielle, on soutient que dans les 48 heures, les signataires de la motion vont à nouveau réaligner les signatures avant de déposer une nouvelle fois la motion au bureau de l’Assemblée. Le député Gustave Omba, membre du courant rénovateur de l’ AMP, explique :
«Etant signataires de cette motion de censure, étant de la majorité, nous avons tout simplement considéré que vu la menace que subissaient les parlementaires, qu’il était impérieux de procéder au retrait stratégique de cette motion en vue de remédier à ses faiblesses liées à la saisine, d’une part et d’autre part, pour raison d’insécurité. Nous sommes en train de réaligner la procédure et dans les 48 heures, nous aurons réuni les signatures parce que nous sommes décidés de mettre un terme à ces pratiques légères constatées dans le chef du gouvernement."




Okapi






Motion contre le Premier ministre: Les raisons du coup de théâtre à l’Assemblée nationale




la scène que l’on a vécue hier mercredi à l’Assemblée nationale. Le débat, moins encore le vote de la motion de l’Opposition contre le Premier ministre, n’a pas eu lieu. Les auteurs de cette motion ont décidé de la retirer pour des raisons « de clarté, de vérité et de sérénité ». Du coup, de nombreuses interrogations, car ce scénario n’était pas du tout à l’ordre du jour. Fuite de responsabilité de la part de l’Opposition ? Intimidations ? Autant de questions sur lesquelles Le Potentiel va se pencher. Car la situation est grave. Très grave même aux conséquences politiques imprévisibles tant ces signaux avant-coureurs confirment que le pays va mal.
La plénière d’hier mercredi 19 mai au Palais du peuple n’a pas tenu ses promesses. Tous les pronostics ont été déjoués tant elle n’a duré qu’une vingtaine de minutes avant d’être suspendue.

Tout est parti de cette observation pertinente et musclée du président de l’Assemblée nationale, Evariste Boshab, sur les incidents survenus avant le début de ladite séance plénière. A en croire ses propres déclarations contenues dans sa communication, il a été « bousculé, empêché » d’entrer dans la salle pour présider la séance par les « militants d’un parti en délire » dans l’enceinte du Palais du peuple : « Monsieur le Premier ministre, messieurs les ministres, vous devez être fiers de l’instrumentalisation de la population par vous. Je suis moi-même responsable d’un parti, et si j’avais appelé mes sympathisants à en faire autant, ce serait l’apocalypse. Tant que les dégâts causés au Palais du peuple ne seront pas réparés par le gouvernement, il n’y aura plus de plénière au Palais du peuple. Ce n’est pas cela de la démocratie ». Accusation de haute gravité rendant, sans tergiversations, le gouvernement responsable des incidents du Palais du peuple.

La communication faite, le président de l’Assemblée nationale est passé à l’essentiel pour inscrire le point de la motion de censure à l’ordre du jour afin qu’il soit débattu et voté. Coup de théâtre.

En effet, François Muamba, secrétaire général du MLC, aussi signataire de la motion, est montré à la tribune pour retirer la motion de censure contre le Premier ministre. Au nom de ses collègues signataires de cette motion, il estime que les « conditions de sérénité » ne sont pas réunies et les incidents de ce jour ainsi que l’ambiance dans l’hémicycle ne permettent pas un « débat de clarté, de vérité ». Mais selon le compte rendu de la conférence des présidents du mercredi 19 mai, cette conférence avait été informée de la décision de retirer librement la motion déposée contre le gouvernement. « Car certaines irrégularités sur le plan de la forme étaient décelables à certaines signatures.(Ndlr: signatures Bope et Tshibuyi). En plus, le président du groupe parlementaire MLC a informé la Conférence que d’autres députés pourraient avoir retiré leurs signatures dont l’un avait même déjà donné notification du retrait de la sienne au bureau de l’Assemblée nationale. D’autres irrégularités ont été relevées. Il s’agit de l’imitation de la signature de l’honorable Patrick Mazembele qui a saisi le Bureau de l’Assemblée nationale par motion incidentielle; de la non conformité des signatures apposées pour le compte de l’honorable Valentin Bope». Au regard de ce qui précède, le président de Groupe parlemenatire du MLC a sollicité le retrait de cette motion. La Conférence des présidents n’étant pas un organe de décision mais préparatoire des plénières, ses membres ont demandé aux auteurs de le faire en séance plénière, organe suprême de l’ Assemblée nationale. Le compte rendu de cette conférence est signé par le rapporteur de l’ Assemblée nationale, l’ honorable Wildor Makonero. Mais à la plénière, le député François Muamba a été laconique, préférant parler en parabole.

Aussi, dès lors que le point n’a pas été inscrit à l’ordre du jour, ni débattu, le président de l’Assemblée nationale a accédé à la demande avant de lever la séance. Une autre motion, selon François Muamba, sera introduite dans les jours à venir.

CAUSES

La première interprétation qui pourrait expliquer le retrait de cette motion par l’Opposition, c’est qu’elle s’est rendue à l’évidence qu’elle ne récolterait pas les avis favorables avec cette probabilité que certains signataires se dédisent. Aussi, l’Opposition a-t-elle jugé utile d’arrêter le processus pour qu’il n’y ait pas match. Dans ce cas, l’on n’exclut pas l’hypothèse que certains d’entre eux auraient été « courtisés » et qu’au résultat du vote, l’on n’aurait pas retrouvé le même nombre de signatures, c’est-à-dire moins que 126. Pour n’être pas allée au bout de sa logique, l’Opposition a fait preuve d’irresponsabilité politique.

La deuxième interprétation c’est que depuis le dépôt de cette motion sur la table du Bureau de l’Assemblée nationale, l’Opposition aurait été intensément intimidée. Intimidation qui s’est poursuivie jusque mercredi dans la salle, le président de cette institution ayant été même victime de cet acte de vandalisme. Prise de peur, l’Opposition a préféré retirer sa motion.

Mais il s’agit d’une cause externe qui ne devrait pas du tout aboutir au retrait. L’Opposition a mal joué alors qu elle devrait prouver à l’opinion publique que le gouvernement gère mal et use des manières peu tout orthodoxes.

Enfin, la troisième interprétation, c’est de surprendre les militants de ce parti en faisant en sorte que la séance se termine en queue de poisson, en quelque sorte. Car dès cet instant de la levée de la séance, ils ont difficile à imaginer la suite des événements. Sans effet sur la démarche initiée par l’Opposition.

LES CONSEQUENCES

La première conséquence est que la coalition AMP pourrait voler en éclats. En effet, les accusations du président de l’Assemblée nationale ont été directes. Il a rendu responsable le gouvernement des incidents commis au Palais du peuple et, bien plus, s’en est pris aux militants du PALU qui n’ont pas hésité à « agresser » un partenaire, le PPRD, le parti - phare de l’AMP. Pour quel objectif ? La boulimie des privilèges du pouvoir ?

La deuxième conséquence qui découle de la première, c’est que la « guerre inter-institutionnelle » est désormais déclarée. Fini les passes d’armes que l’on observait jusqu’ici entre les deux institutions. En décrétant la suspension des plénières jusqu’à ce que le gouvernement ait réparé les dégâts causés, le président de l’Assemblée nationale a exprimé le ras-le-bol de tous les parlementaires face à des pratiques inadmissibles du gouvernement dans la gestion des affaires de l’Etat. Il a franchi le Rubicon.

A ce stade, le ciel politique congolais est nuageux. Ces relations tendues n’accoucheront pas du tout d’un travail de qualité. Plus grave, l’on a là la preuve irréfutable que les dirigeants n’ont aucune considération pour le peuple congolais. Sinon, ils ne se seraient pas permis ce spectacle indigeste.

DISSOLUTION

Enfin, la dernière hypothèse est que l’on se dirige maintenant vers la dissolution de l’Assemblée nationale. En effet, admettons que dans ce retrait de la motion, le Premier ministre se soit montré le plus rusé pour contourner le camouflet contre le chef de l’Etat et l’ AMP. Il n’aurait fait qu’anticiper de la résistance pour que soit appliqué l’article 148 de la Constitution. Celui-ci stipule : « En cas de crise persistante entre le gouvernement et l’Assemblée nationale, le président de la République peut, après consultation du Premier ministre et des présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, prononcer la dissolution de l’Assemblée nationale.

Aucune dissolution ne peut intervenir dans l’année qui suit les élections, ni pendant les périodes de l’état d’urgence ou de siège ou de guerre, ni pendant que la République est dirigée par un président intérimaire.

A la suite d’une dissolution de l’Assemblée nationale, la Commission électorale nationale indépendante convoque les électeurs en vue de l’élection dans le délai de soixante jours suivant la date de publication de l’ordonnance de dissolution, d’une nouvelle l’Assemblée nationale ».

Crise ? Elle est là. Les accusations du président de l’Assemblée nationale sont extrêmement graves. Elles visent directement le Premier ministre, le Gouvernement et le PALU. Et ces manifestations, comme il est de coutume en de pareilles circonstances, ont été préméditées et ne sont rien d’autre que de la « résistance par anticipation » pour pousser le chef de l’Etat à user de ses prérogatives constitutionnelles afin de dissoudre l’Assemblée nationale. Car la guerre interinstitutionnelle est ouverte et plus rien ne sera comme avant entre l’Assemblée nationale et le gouvernement. Il y a péril en la demeure.

LES EXCUSES DU PREMIER (MINISTRE)

Le Premier ministre regrette, en son nom et au nom du gouvernement, les dérapages causés par les militants du Palu venus le soutenir hier matin au Palais du peuple lors de la séance plénière de l’Assemblée nationale. Il présente à cet effet ses excuses au Président de l’Assemblée nationale, aux membres du Bureau ainsi qu’à tous les députés. Des dispositions seront prises pour que pareils dérapages ne puissent plus se reproduire dans l’avenir.


Le potentiel

mardi 18 mai 2010

Comportement exemplaire à Bunia: Le 15 mai à Bunia, plus de peur que de mal


La ville de Bunia s’est réveillée dans le calme, samedi 15 mai, jour où, selon les déclarations des élus de l’Ituri, ce district de la Province Orientale devrait être érigé en province conformément au processus de décentralisation arrêté par la constitution du pays.
A Bunia, boutiques et magasins ont ouvert leurs portes, samedi matin, comme d’habitude ; la circulation des personnes et des véhicules, s’effectue en toute quiétude.
La police locale n’a enregistré aucun incident majeur.
L’inspecteur de la police du district, qui campait encore dans la matinée avec ses éléments anti-émeutes à la tribune officielle de la ville, dit n’avoir arrêté la nuit qu’un voleur de moto ainsi qu’un détraqué mental qui voullait cambrioler dans les locaux de la Radio Candip.
A minuit, les concerts des sifflets n’ont pas été entendus.
Ces concerts étaient souhaités par certains députés, qui voudraient voir l’Ituri devenir province au plus tard ce samedi 15 mai,
Certains habitués des débits de boissons se sont amusés jusqu’au de-là de 02 heures du matin (heure locale).


(Okapi)

vendredi 14 mai 2010

PROVINCES: En dernière minute, le Parlement convoqué en Congrès




En dernière minute, le Parlement convoqué en Congrès" L'heure est grave, extrêmement grave ", comme l'a reconnu un député hier à la Chambre basse du Parlement. En effet, ce vendredi le 14 mai, c'est la date butoir pour le passage des 11 provinces à 26 nouvelles provinces telles que prévues par les articles 2 et 226 de la Constitution. Que faire ? Les députés nationaux s'y sont penchés, hier jeudi, au cours du débat général intervenu à la suite de la motion d'information du député Kambale sur la question. Amender l'article 226 de la Constitution et accélérer l'élaboration d'une loi de programmation sur la mise en place des 26 provinces. C'est l'unique issue de secours qui reste à la classe politique congolaise avant qu'ils ne tombent en flagrance délit de violation de la Constitution. Et, selon les prescrits de la Constitution, pour qu'une révision constitutionnelle passe, il faut réunir les 3/5ème des voix des parlementaires de deux chambres réunies en Congrès.
" Nous sommes pris au cou ; le vin ests tiré, il faut le boire jusqu'à la lie ", s'est ainsi exprimé un député qui a sévèrement chargé le gouvernement d'être le principal responsable de cette irrégularité, s'il en est une.
" C'est comme si depuis 36 mois ce pays n'avait pas de gouvernement ", a martelé François Muamba, député de l'Opposition. Le président du groupe parlementaire MLC est même allé plus loin en proposant des sanctions contre le gouvernement. «Nous allons, dans les heures qui viennent, déposer une motion de censure à ce gouvernement puisqu'il soit sanctionné», a-t-il dit.
Décidemment, la question sous examen n'est pas une simple question juridique, elle est éminemment politique, a reconnu le PPRD Aubin Minaku, qui a rappelé à l'attention de la plénière que chaque foisqu'il y a eu une Constitution légitime dans ce pays - comme en 1964 - le peuple a toujours souhaité avoir 26 provinces. " Pas de démarche insurrectionnelle ", a-t-il déclaré.
Par ailleurs, un député a démontré que si cet article n'est pas amendé, les députés provinciaux ainsi que les sénateurs qui sont l'émanation des provinces, doivent perdre leurs rangs puisqu'ils ont étéélus en fonction de 11 provinces. Aussi, il y a risque de frustration pour les populations qui ont voté " massivement " OUI lors du référendumconstitutionnel de 2005. " En 36 mois, quelles sont les actions menées par le gouvernement central pour mettre en place les 26 provinces ? " s'est interrogé le député Mohamed Bule. Plusieurs intervenants ont proposé que l'on revienne carrément à l'initiative du député Tshibangu Kalala qui, déjà en 2008, avait proposé la révision de la Constitution. Il a ainsi promis de déposer aujourd'hui vendredi sa proposition de loi au Bureau de l'Assemblée nationale.
Plusieurs pistes de solutions ont été envisagées. Un député a suggéré qu'on observe une trêve jusqu'au jour où on va voter la loi de programmation pour ne pas aller dans la précipitation. Une autre proposition est qu'il faut laisser l'initiative à certaines provinces qui sont déjà prêtes et viables, quitte au gouvernement central de les encadrer.
De tout ce débat, il s'est dégagé deux certitudes, selon la conclusion du président de l'Assemblée nationale Evariste Boshab : d'abord, la convergence autour de l'article 2 de la Constitution qui ne doit pas être amendé ; ensuite, la divergence des vues entre ceux qui estiment qu'à partir de ce 15 mai, les 26 provinces deviennent effectives et ceux qui attendent une loi de programmation.
En conclusion, le Parlement est convoqué en Congrès conformémentà l' article 218 de la Constitution.

Potentiel

jeudi 13 mai 2010

Bunia: renforcement du dispositif sécuritaire en prévision du 15 mai


Les dispositifs sécuritaires sont renforcés ce jeudi 13 mai dans la cité de Bunia (capitale de l’Ituri), à quarante huit heures de la date du 15 mai. Les députés provinciaux originaires du district de l’Ituri tiennent à ériger ce district en province à cette date comme prévu par la constitution.
Des policiers équipés de dispositifs anti-émeutes sont visibles à la tribune officielle de la cité de Bunia depuis ce jeudi matin.
Ils sont postés à cet endroit pour empêcher toute manifestation favorable à l’érection du district de l’Ituri en province.

Une marche pacifique sollicitée par la communauté estudiantine pour célébrer « l’avènement » de la nouvelle province de l’Ituri a été interdite par les autorités pour raison de sécurité. A la place, les étudiants ont publié un communiqué de presse pour exprimer leur aspiration à une administration de proximité.

Sur les ondes des radios locales, des messages envoyés par des députés initiateurs de la déclaration se multiplient. Ces messages invitent la population à s’acheter des sifflets pour manifester leur joie vendredi à minuit dans un concert de bruit.

La plupart de ces députés provinciaux ont déjà annoncé à leurs élus de Bunia leur présence dans la capitale de l’Ituri au plus tard vendredi. Ils viendront à Bunia pour ne plus rentrer à Kisangani (la capitale de l’actuelle Province orientale), ont-ils annoncé.

L’attention de beaucoup d’habitants d’Ituri est tournée vers Kinshasa où le gouverneur de la Province Orientale et les parlementaires originaires de l’Ituri sont en concertation depuis le mercredi 12 mai sur cette question du découpage territorial.

(okapi)

Les parlementaires de la Province Orientale déterminés à ériger les nouvelles provinces


Le premier ministre et les parlementaires de la Province Orientale sont en pourparlers depuis le mercredi 12 mai à ce sujet. Les parlementaires affirment qu’ils vont ériger quatre nouvelles provinces à la place de l’actuelle Province Orientale dans deux jours ( le 15 mai) comme prévu par la constitution de la République démocratique du Congo. Le gouverneur de la Province Orientale, présent à Kinshasa pour les pourparlers avec le Premier ministre, appelle à la patience.

Dans une déclaration publiée le soir du mercredi 12 mai, tous les parlementaires du Bas Uele sauf un seul, demandent au gouvernement central de se conformer à la constitution en érigeant le district du Bas Uele en province d’ici deux jours.

Ces élus, comme leurs collègues des districts de l’Ituri, du haut Uélé et de la Tshopo se réfèrent aux articles 2 et 226 de la constitution.

Pour le groupe du sénateur Florentin Mokonda, le gouvernement doit tenir compte de la volonté de la population qui a adopté la constitution par referendum. Ce groupe des sénateurs attendu du gouvernement l’application stricte de la constitution, c’est-à-dire l’érection des districts en provinces le 15 mai 2010.

Ils condamnent également ce qu’ils appellent « le silence coupable » du gouvernement sur cette affaire.

Pour le gouverneur de la province orientale, le gouvernement ne s’oppose pas au principe de l’érection des nouvelles provinces, mais il faut encore attendre. Vous pouvez écouter le point de vue du gouverneur Médard Autsai.

Les députés provinciaux de l’Ituri refusent carrément de participer à cette concertation.

Pour eux, l’Ituri deviendra une province le 15 mai.




Okapi

ITURI:Contrats de petrole en Ituri exploitent et menacent les Congolais, ANALYSE(PLATFORM)




...Tullow et l'ambassade britannique appuient un accord controversé qui pourrait réduire les revenus du Congo de plus de 10 milliards de dollars.



Contrat rival de Divine Inspiration comprend des paiements en nature à la FARDCLes contrats confidentiels pour le pétrole du lac Albert des entreprises britanniques et d'un consortium rival mené par l'Afrique du Sud ont été divulgués aujourd'hui, révélant un danger d'arnaque économique et d'abus des droits humains en Ituri.Alors que la querelle entre la firme britannique Tullow/Heritage et Divine Inspiration/H-Oil au sujet des permis lucratifs du lac Albert fait rage [1], et après deux ans de revendications, de contre-revendications et de controverse, les dispositions des contrats sont aujourd'hui pour la première fois rendues publiques dans leur intégralité. [2]


Les Accords de Partage de Production (APP) sont accompagnés d'une analyse légale, « Pétrole au Lac Albert: Révélation des contrats congolais contestés » est publié par l'observatoire du pétrole britannique PLATFORM, en partenariat avec l'Institut africain pour la gouvernance énergétique (Afiego) [3]


L'analyse de PLATFORM compare les revenus qui résultent des deux contrats rivaux, et révèle que: Les contrats de Tullow/Heritage (signé en 2006) et de Divine Inspiration/H Oil (signé en 2008) garantissent tous deux des profits excessifs aux dépens du peuple congolais (p. 15), avec des taux de profits qui atteignent plus de 50%, bien plus que ce que gagneront les compagnies pétrolières en Ouganda, et cinq fois plus que le taux internationalement reconnu de profit équitable.
...Pascal Kinduelo, ont obtenu gratuitement des parts juteuses dans le contrat de 2008 (à travers les compagnies privées Sud Oil et Congo Petroleum and Gas) qui se traduiront par des profits de plus de 3 millards de dollars sur 20 ans. Ceci est un transfert d'argent inexplicable de la compagnie pétrolière nationale aux mains d'individus privés (p. 4 and 21).

Les dispositions du contrat de Tullow réduisent les profits des congolais de 15% de plus que le contrat de Divine (p.16)

Si le contrat de Tullow est maintenu, les revenus du gouvernement congolais seront réduits de plus de 10 milliards de dollars – un montant équivalent à l'intégralité de la dette nationale du pays. Ceci représente un transfert de richesse considérable des citoyens congolais, dont certains comptent parmi les plus démunis de l'Afrique, à des investisseurs britanniques et irlandais.Dans « Pétrole au Lac Albert: Révélation des contrats congolais contestés », PLATFORM dénonce aussi:
La coopération entre les compagnies pétrolières et des groupes militaires, et la menace de l'embrasement d'une guerre des ressources à l'est du Congo (page 25 and 33)
Les droits légaux accordés au torchage du gaz naturel (p.25)
L'absence totale de contraventions pour les dégâts à l'environnement (p.22)
La « clause de stabilisation » qui limitera la capacité de la RDC à améliorer sa protection de l' environnement et des droits humains à l'avenir (p.29)

Alfred Buju, responsable de la Commission Justice et Paix en Ituri, RDC, a déclaré: “Ce rapport révèle les contrats qui toucheront nos communautés, et pose des questions sérieuses à propos de ceux qui profiteront de l'exploitation pétrolière en Ituri. Il faut que le gouvernement et les compagnies internationales soient honnêtes et clairs – notre environnement sera-t-il protégé? L'histoire des ressources naturelles en RDC nous fait craindre que le pétrole amènera plus de conflits. »
Taimour Lay, chercheur de PLATFORM à Bunia, en RDC, a dit « Le fait est qu'extraire du pétrole brut congolais va embraser les guerres de ressources, transférer la richesse du Congo des plus pauvres au gouvernement et aux élites des entreprises privées, provoquer de nouveaux problèmes de santé pour les communautés locales, augmenter la corruption et polluer la terre, l'eau et l'air. »

Taimour Lay a ajouté « Le peuple de l'Ituri attend que le président Kabila choisisse l'un de ces contrats, qui sont tous deux gravement inadéquats. Il doit y avoir une alternative: pour les communautés de l'est de la RDC et pour protéger l'environnement, pour des décisions démocratiques au sujet des ressources, dans l'intérêt du développement, et non pas des profits privés.»
Le rapport recommande que « des changements urgents soient apportés aux contrats, à la législation et au régime de régulation qui concernent le pétrole, pour atteindre un certain niveau de protection environnementale, assurer la responsabilité des forces miliaires qui garantissent la sécurité, pour protéger un degré de souveraineté congolaise, minimiser les distorsions économiques d'origine fiscale, partager les revenus de manière plus appropriée et redistribuer les risques économiques. »


CONTACT:
-Alfred Buju, responsable de la Commission Justice et Paix à Bunia : 00 243 990 568 828
-Taimour Lay, PLATFORM, à Bunia 00 243 995 291 018
-Mika Minio-Paluello à San Francisco, USA (GMT 8) : ++1 925 234 0910, mika@platformlondon.org
-Bureaux de PLATFORM à Londres, Angleterre: +44 207 4033738

NOTE AUX ÉDITEURS
NOTE 1: Des estimations largement reconnues supposent que les blocs congolais du lac Albert contiennent de larges réserves de pétrole brut, en raison des découvertes majeures de Tullow et Heritage sur les blocs adjacents du côté ougandais de la frontière. Voir http://www.carbonweb.org/uganda/

NOTE 2: PLATFORM a obtenu et diffusé des exemplaires de l'APP de Tullow/Heritage de 2006 pour les blocs 1 et 2, le l'APP de Divine Inspiration/H Oil de 2008 pour le bloc 1 du lac Albert. Le contrat de 2006 est contesté par les deux parties depuis que le ministère de l'Énergie parut l'annuler en octobre 2007, avant de redistribuer le bloc 1 au consortium Divine Inspiration en 2008. Le gouvernement congolais a fait part de son intention de finaliser la situation des contrats et commencer l'exploration en 2010. Les contrats sont disponibles en français et en anglais sur http://www.carbonweb.org/drc

NOTE 3: L'analyse a été effectuée par PLAFORM, en partenariat avec l'Institut africain pour la gouvernance énergétique (Afiego). Le rapport est disponible en anglais et en français sur http://www.carbonweb.org/drc

Découpage du Congo: L'Ituri y tient

En 2005, le peuple congolais avait, par référendum, voté en faveur de la constitution actuellement en viguer. A son article 2, cette loi fondamentale consacre le découpage de ce pays en 25 provinces plus la ville de Kinshasa. Ceci devrait être traduit en acte trois ans aprês la mise en place des institutions de la troisième République. L'Ituri est du nombre des nouvelles provinces à créer.
Le Sénat, dernière institution à être mise en place, ayant été installé le 14 mai 2007, les 26 provinces devraient, en principe, être effectives à partir du 15 mai 2010.
Hélas, l'on s'approche de cette date sans que rien ne soit fait dans ce sens par ceux qui en ont le pouvoir.
Devant ce mutisme, les élus provinciaux de l'Ituri ont décidé de hausser le ton. Le lundi 03 mai 2010 ils ont fait une déclaration exigeant le démarrage effectif de la province de l'Ituri le 15 mai 2010.
Ce ne sont pas des arguments qui les ont manqués: il faut respecter l'esprit et la lettre de la constitution; le gouvernement n'a jamais évoqué un quelconque motif justifiant la non mise en pratique de cette disposition constitutionnelle; l'Ituri dispose du minimum nécessaire pour son démarrage comme province; cette province permettra le raprochement des administrations des administrés...
John Tinanzabo, le porte parole de députés de l'Ituri a été très claire, à ce sujet, dans l'émission Dialogue entre Congolais sur les ondes de la radio Okapi le 4 mai 2010.
Cette déclaration de députés de l'Ituri a trouvé un écho très favorable dans les milieux politiques et de la société civile auprès des ressortissants de cette partie du Congo.
Jean Bosco Lalo, président de la Société Civile de l'Ituri n'a pas hésité d'apporter son soutien à cette idée carressée par de nombreux ituriens depuis des années. Cela, en dépit des appels à la tempérance lancés par le gouverneur de la Province Orientale Médard Autsai Asenga au motif que le gouvernement central ne dispose pas encore des moyens suffisants pour prendre en charge les 26 provinces.
La portée Pédagogique
Cette déclaration des députés de l'Ituri a une portée pédagogique. Elle aura pour effet d'apprendre aux gouvernants congolais la necessité de respecter les lois du pays et surtout de respecter le peuple souverain.
Il n'est pas normal que , pour une matière prévue dans la constitution, les dirigeants congolais se soient plongé dans un mutisme aussi coupable. Peut être voulaient-ils mettre le peuple devant un fait accompli. L'on s'approchait de la date fatidique sans que le gouvernement ne s'explique devant le peuple qui, pourtant, avait adopté cette constitution par vote. C'est une manière de se moquer du peuple.
La déclaration de députés va, certainement, reveiller l'attention des gouvernants sur ce sujet. C'est aussi un signe que le peuple congolais n'est plus dupe. L'on ne pourra plus marcher sur ses intérêts comme ce fut le cas dans le passé.
Les dirigeants congolais doivent apprendre à le respecter.
Le reveil du chat qui dort?
La réclamation de la province de l'Ituri le 15 mai 2010 par ces députés rencontre l'une des révendications du FPJC, un groupe armé encore actif en Ituri. Ce groupe de Sharif Manda a toujours justifié son insuurection entre autres par le fait que le gouvernement tardait à élever l'turi au rang de province conformément aux dispositions de la constitution.
Il faut craindre que cette position de députés de l'Ituri ne soit interprétée par ces insurgés comme une "légitimation" de leur lutte. Ce qui pourrait éventuellement les pousser à intensifier des attaques contres les positions des FARDC.
Déjà,le même jour de cette déclaration, des insurgés avaient attaqué une position des FARDC en territoire de Irumu occasionnant la mort d'un major des FRADC.
La province de l'Ituri est attendu de tous les voeux par les habitants de ce district. Toute personne qui sera maltraitée pour avoir reclamer cette province passera pour un héros.

Joska, Le Millenaire

Erection de l’Ituri en province: la Socipo sollicite l’implication de Joseph Kabila


Dans un document signé mardi à Kisangani, la société civile de la Province Orientale, Socipo, fait un certain nombre de recommandations au président de la République, à l’Assemblée nationale, au gouvernement central ainsi qu’aux députés provinciaux. Elle demande au président de la République de s’impliquer pour maîtriser la situation.
Elle souhaite également que soient prises des mesures politiques, administratives, sécuritaires, économiques et socioculturelles nécessaires pour mener à bon port cette entreprise.
René Sileki Lisaliko, vice-président de la société civile de la Province Orientale explique :
«La société civile de la Province Orientale, conformément aux articles 2 et 226 de la constitution, appuie la démarche des députés provinciaux de l’Ituri. C’est une démarche constitutionnelle. Et nous trouvons légitime la réclamation de ces députés »
Toutefois, le vice-président de la Socipo fustige le manque de préparation dans la matérialisation de ce projet :
« …Depuis 36 mois, alors qu’il y a eu un ministère de la Décentralisation institué par le gouvernement de la République, aucun préparatif, aucun effort allant dans le sens de la matérialisation des districts en provinces n’a été fait. Nous avons vu un grand danger qui conduirait à ce que nous avons appelé dans notre mémo, l’ingouvernabilité des provinces. Si aujourd’hui, l’Ituri accepte…, et le gouvernement ne dit rien jusque là, il est muet, et si les autres districts emboîte le pas, nous allons assister à l’ingouvernabilité des provinces. C’est pourquoi nous demandons au chef de l’Etat de s’impliquer en tant que garant de la nation pour maîtriser la situation »


(Okapi)

mardi 11 mai 2010

PROVINCE DE L'ITURI : Tache d’huile (APOSTROPHE)

Tache d’huile, par Willy KabweTous calculs faits, le 15 mai 2010 passe pour une date butoir au regard de l’article 226 de la Constitution du 18 février 2006 qui stipule : « Les dispositions de l’alinéa premier de l’article 2 de la présente Constitution entreront en vigueur endéans trente-six mois qui suivront l’installation effective des institutions politiques prévues par la présente Constitution ».
Il s’agit du découpage territorial qui, aux termes desdites dispositions constitutionnelles, fait passer le nombre de provinces de 11 à 26. Il s’agit d’un morcellement dont seuls les constituants maitrisent les tenants et les aboutissants. Mais aujourd’hui, la question fait jaser. Bien plus, elle soulève des vagues et ne met plus d’accord ceux qui y avaient adhéré avec enthousiasme.
Qu’est-ce à dire ? Que la décentralisation made in DRC aurait du plomb dans les ailes ? Que ses contours ne seraient pas faciles à cerner ? En attendant, la polémique est lancée, la bataille juridique, aussi ; le tout sur fonds de combat politique non élucidé.
Le 15 mai 2010, les dispositions constitutionnelles relatives au découpage territorial devraient s’appliquer. Les hommes et les femmes au pouvoir à Kinshasa le savaient-ils encore ? Difficile de répondre par l’affirmative. Il a fallu la montée au créneau des députés provinciaux de l’Ituri pour rappeler cette échéance. Ils se sont dit las de tergiversations et autres atermoiements du pouvoir central.
Selon eux, leur district, constitutionnellement élevé au rang de province, devrait voir sa concrétisation à l’échéance constitutionnelle du 15 mai 2010. A cette date, ils ont déclaré tirer toutes les conséquences qui s’imposent. Du côté du gouvernement, on entend sous coulisses qu’ils pourraient être traités des rebelles si jamais ils mettaient leur menace à exécution. La solidarité est venue d’abord de leurs collègues nationaux. Lesquels, suite aux nombreux débats et multiples polémiques liées aux moult affaires tantôt politiques tantôt entre individus, avaient eu un trou de mémoire. Ils ont entériné la prise de position de leurs collègues provinciaux. Ils savent pourquoi ils tiennent à la concrétisation du découpage territorial. Leur avenir politique en dépend.
L’histoire récente aura retenu que l’Ituri a acquis une nouvelle célébrité, celle d’avoir été le premier district à déclencher le mouvement de revendication du droit des Congolais au découpage territorial. Eveillés par les Ituriens, les députés provinciaux de la Tshopo ont suivi le pas. A qui le prochain tour ? Le mouvement est en train de faire tache d’huile.

par Willy Kabwe, Le Potentiel

lundi 10 mai 2010

PROVINCE DE L"ITURI: DE MAUVAIS DEMOCRATES A KINSHASA



Les députés de la Province orientale originaires de l’Ituri ont déclaré le matin du 3 mai devant la presse de Kisangani que le samedi 15 mai, le district de l’Ituri deviendra la province de l’Ituri. es parlementaires se basent sur la constitution du 18 février 2006. Son article 2 stipule que le vendredi 14 mai 2010 est la date butoir de mise en place des provinces. L'Ituri est prêt à fonctionner comme province avec toutes ses institutions, selon Floribert Katanabo, porte parole des députés de l’Ituri. Les représentants de toutes les 18 communautés tribales locales de l’Ituri se sont réuni lors d’une assemblée extraordinaire organisée pour la circonstance hier à Bunia. Là, ils se sont prononcés en faveur de la décentralisation et ils ont marqué leur soutien à la démarche visant à élever ce district de la Province Orientale au statut de province.Le sujet dominait les colonnes des journaux parus ce mardi. Il nous a fallu une petite semaine pour les recevoir au Bas-Uele, voici la revue de presse et notre commentaires en bas:




Le Potentiel fait état d’un acte de rébellion en Ituri. Il joue avec le feu de la guerre: Excès de zèle ou signe avant-coureur d’un autre complot contre la République? Pourquoi des légalistes se permettent-ils de faire des déclarations incendiaires alors q’une initiative visant à éviter toute violation de la Constitution est en cours au Parlement? Décider unilatéralement d’ériger le district de l’Ituri en province n’est rien d’autre qu’une provocation, un acte de rébellion visant à déstabiliser le Congo quand on sait que l’Ituri dispose de minerais qui ont incité la convoitise d’un État voisin à envahir le Congo.Selon Le Potentiel, les députés de l'Ituri qui suivent la constitution et font pression au gouvernement qui traîne, veulent rééditer l’exploit dans le cadre de ce complot machiavélique de balkaniser le Congo.




La Référence Plus par contre rapporte «plutôt que d’une rébellion, les signataires de la déclaration considèrent leur démarche comme conforme à la constitution». Les députés provinciaux de l’Ituri, signataires de cette déclaration politique, ne manquent pas de motivations. Pour eux, le district de l’Ituri est caractérisé par la sous- administration et la mauvaise gouvernance. Les conséquences de celles-ci sont les détournements des deniers publics, la corruption, l’institutionnalisation des «opérations retour» observés à tous les niveaux des services devenus système de gestion.




Le Phare note, pour sa part, que la bataille des provincettes est ainsi lancée à partir d’une des zones la plus troublée et la plus instable de la République depuis plus de 10 ans. De l’avis des partisans de l’autonomie politique, administrative et financière de fait de l’Ituri, le non respect de la volonté du législateur à la date échue constituerait une violation de la loi fondamentale du pays. Et en nommant l'Ituri une «provincette», même s'il sera avec sa taille un pays en Europe (!), Le Phare montre comment il s'aplatit devant le pouvoir de Kinshasa et que pour lui la constitution a une moindre importance. Mais Le Phare n'est pas le seul: Le projet de révision de la constitution avant qu'elle est réalisé complètement, à l’ouverture de la session actuelle du Parlement, car confirmé par les présidents des deux chambres, semble avoir été éclipsé par d’autres centres d’intérêt que celles de la démocratie.



La Prosperité ramène ses lecteurs à l’Assemblée nationale où l’affaire de la décentralisation, estime la consoeur, conduira le ministre de la décentralisation, Mbusa Nyamwisi à décliner les difficultés rencontrées dans la matérialisation du chronogramme tracé dans la Constitution qui prévoyait l’installation de vingt-six provinces dans les trois ans.
* ** *** ** *
Soyons franc: la situation reste délicate: D'un côté, il y a la constitution, voté par la population. Elle soutien les députés de l'Ituri pour enfin avancer avec la décentralisation. Par contre, cela ne devrait pas se faire à la manière unilatéral. Sauf: Comment faire avancer les choses? Comment pousser un gouvernement qui traîne, des assemblées nationales qui veulent déjà changer la constitution? Nous avons beaucoup des sympathies avec les députés de l'Ituri. Premièrement, ils ont choisit la voie pacifique. Pas de rébellion, pas de machettes. Ensuite, après avoir se plaint, ils veulent prendre les choses en mains. Ils ne demandent pas à quelqu'un de faire mieux dans l'Ituri. Ils mettent les mains à la pâte eux-mêmes.
Troisièmement, si un gouvernement central n'arrive pas à bien gérer les choses dans un district 3000 kilomètres éloigné de la capitale, cela ne veut pas dire que une administration locale échouera aussi. Pour Kinshasa, l'Ituri est un district parmi tant d'autres. Pour un nouveau gouvernement à Bunia, il a un seul but: l'Ituri.
Et pour finir, parlons de chiffres: Avec sa surface, l'Ituri est deux fois plus grand que la Belgique, toujours plus grand comme la Suisse, les Pays Bas – tous des pays qui semblent bien fonctionner. En Europe, l'Ituri sera placé au milieu, pas dans la liste des province, mais des pays! (Et notre confrère ose encore parler de 'provincettes'.) Si nous parlons population, l'Itrui se placerai en Europe de nouveau au milieu, en compagnie de l'Autriche, la Bulgarie et une fois de plus la Suisse.
En mettant des bâtons dans les roux, le Congo n'avancera jamais. C'est la maladie du pays: freiner les autres pour éviter le progrès, éviter le succès, éviter l'avenir. C'est pourquoi nous espérons que d'autres députés dans d'autres future provinces sont aussi courageux que leurs confrères de Bunia. Qui bien commence, bien avance! Pire qu'aujourd'hui n'est pas possible, Nous pouvons uniquement gagner. À l'Ituri et – pourquoi pas dans les 25 autres provinces?



Commentaire par Esperence Monoko Polele-Itimbiri ya Sika

Création de la province de l’Ituri: 18 communautés de base se rallient aux députés provinciaux




Les représentants de toutes les 18 communautés tribales locales de l’Ituri ont marqué, vendredi à Bunia, leur soutien à la démarche visant à élever ce district de la Province Orientale au statut de province.
Ils se sont ainsi prononcés à l’issue d’une assemblée extraordinaire organisée pour la circonstance.
Leur porte-parole et représentant de la communauté Alur, Ondini Kidikpa, a expliqué:
«Les 18 communautés ont soutenu la déclaration des députés, qui sont leurs représentants au niveaux provincial et national.
L’Ituri, démographiquement, est très peuplé: aujourd’hui, on parle de 7 millions d’habitants. C’est plus que certaines provinces de la République, que je ne voudrais pas citer ici.»
Selon lui, l’Ituri est viable économiquement.
Du point de vue la superficie, a ajouté Ondini Kidikpa, ce district a une étendue de 65 000 Kilomètres carrés. Il est donc plus vaste que certaines provinces de la RDC, qui sont reconnues comme tel.
Le porte-parole de ces 18 communautés a martelé:
«Nous n’allons pas accepter que le gouvernement fasse un moratoire dans les 7 jours (NDLR: avant l’expiration du délai imparti par la constitution pour que le découpage territorial soit effectif.)
Parce que les députés ont fait des mémorandums qu’ils ont déposés à la présidence de la République et à la primature. Ils n’ont pas eu une issue favorable. C’est que leurs mémorandums étaient valables!»
Depuis le début de la semaine, les élus de l’Ituri exigent le statut de province soit reconnu à ce district au plus tard le 15 mai.
(Okapi)

jeudi 6 mai 2010

Mahagi: tensions entre deux communautés religieuses à Ugwilu




L’administrateur du territoire de Mahagi a suspendu toute activité religieuse au sein d’une chapelle à Ugwilu, un village situé à plus de 200 kilomètres au nord de Bunia, en Province orientale. Deux communautés religieuses, AIC et CECA 20, toutes deux de l’Église du Christ au Congo (ECC), se disputent la chapelle.
Cela fait vingt ans que chaque partie revendique le droit de propriété.
Depuis une semaine, la tension est devenue très vive entre les fidèles de l’AIC et ceux de la CECA 20 (Communauté évangélique au centre de l’Afrique).
Mercredi 5 mai, les deux camps se sont livrés à la violence.
L’administrateur du territoire de Mahagi, Christophe Ikando, témoigne :
«La CECA avait construit une école primaire qui a été incendiée. L’AIC a aussi construit son école secondaire qui a été brûlée. Nous avons trouvé toutes les classes brûlées, la moto du directeur de l’école primaire détruite, beaucoup de blessés dont un professeur. Nous avons donc décidé de fermer cette église jusqu’à nouvel ordre et demandé aux uns et aux autres de s’apaiser, en attendant les décisions de leur hiérarchie.»
(okapi)

lundi 3 mai 2010

15 MAI 2010 :le district prêt à devenir une province

« Le 15 mai prochain, le district de l’Ituri deviendra la province de l’Ituri.» Les députés de la Province orientale originaires de l’Ituri l’ont déclaré ce matin devant la presse de Kisangani.
Ces parlementaires se basent sur la constitution du 18 février 2006. Son article 2 stipule que le vendredi 14 mai 2010 est la date butoir de mise en place des provinces.
L’Ituri est prêt à fonctionner comme province avec toutes ses institutions, selon Floribert Katanabo, porte parole des députés de l’Ituri.

Il donne plus d’explications dans cet extrait : http://radiookapi.net/actualite/2010/05/03/ituri-le-district-pret-a-devenir-une-province/

L’Ouganda paiera-t-il pour l’occupation du Congo?



Des sources officielles affirment que Kampala ne paiera peut-être jamais de réparations, malgré la décision de la Cour internationale sur l’occupation ougandaise de la province de l’Ituri.


7 Aug 07


Alors que l’Ouganda s’apprête à commencer des négociations avec la République démocratique du Congo, RDC, sur les réparations pour le pillage des ressources de son voisin, et la commission d’atrocités sur son territoire entre 1996 et 2001, un haut responsable de Kampala a suggéré que les pourparlers risquent de s’achever sans qu’un quelconque paiement soit octroyé.
En décembre 2005, la Cour internationale de Justice, CIJ, à La Haye, a conclu a la culpabilité de l’Ouganda pour le meurtre et la torture de civils, la destruction de villages et le pillage de ressources naturelles au cours de son occupation du nord-est de la République démocratique du Congo pendant 5 ans.
La RDC pourrait recevoir des réparations à hauteur de dix milliards de dollars US, mais l’indemnisation doit être opérée au moyen de négociations bilatérales entre les deux Etats.
Certains analystes affirment qu’il sera presque impossible de mettre en œuvre une décision d’indemnisation, alors que les experts en droit international mettent en garde sur le fait que le processus de négociation risque de prendre tellement de temps que de nombreuses années pourraient s’écouler avant qu’un règlement ne soit conclu.
La RDC avait affirmé devant la CIJ que Kampala était responsable des atrocités commises contre les civils et du pillage de ses ressources lorsque l’Ouganda avait envoyé ses troupes au nord-est de la RDC, soi-disant pour se battre contre les insurgés de l’Armée de résistance du seigneur qu’ils affirmaient savoir y être basés.
Kinshasa avait affirmé que l’Ouganda était entré sur son territoire et l’avait occupé de manière illégale.
La CIJ est l’organe judiciaire principal des Nations Unies, et elle opère à La Haye depuis 1946, résolvant des différents juridiques entre des Etats souverains. Elle ne doit pas être confondue avec la Cour pénale internationale, CPI, basée à La Haye qui a commencée à être opérationnelle en 2002 seulement, et se focalise sur les crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Dans leur décision de 2005, les juges de la CIJ ont soutenu que l’Ouganda avait violé la souveraineté du Congo en l’envahissant, en occupant son territoire dans la province nord-est de l’Ituri, et en apportant un soutien militaire, financier et logistique aux rebelles congolais au sein du pays entre 1998 et 2002. La Cour a également soutenu que l’Ouganda était responsable pour le pillage de l’or, des diamants et de l’argent, et pour les violations des droits de l’homme commises par ses forces armées, y compris le meurtre, la torture et l’entraînement d’enfants soldats.
La CIJ avait ordonné à l’Ouganda de « réparer le préjudice causé », mais n’avait pas indiqué de somme précise. Au lieu de cela, les deux pays furent invités à négocier un accord et à revenir ensuite devant la CIJ.
« Ce chiffre [10 milliards de dollars] a été énoncé mais il n’était pas concluant », comme l’a indiqué Isaac Musumba, ministre de la coopération régionale ougandais à l’IWPR. « Cela va faire l’objet d’une nouvelle discussion et d’un nouvel arbitrage ».
« Ce que les gens devraient savoir c’est que nous évoluons désormais vers la normalisation des relations diplomatiques. Nous travaillons avec le gouvernement du Congo et nos présidents se sont entretenus ».
L’Ouganda tout comme le Rwanda a envoyé des troupes dans ce qui fut un jour le Zaïre et écarté le gouvernement de feu Mobutu Sese Seko pour y installer Laurent Kabila à sa place comme président de la RDC, en 1997. Même si Kabila s’était par la suite brouillé avec le Rwanda et l’Ouganda, les deux pays gardèrent des troupes stationnées dans une grande partie de l’est et du nord-est du pays.
Laurent Kabila fut assassiné en janvier 2001 et son fils Joseph Kabila, l’actuel président de la RDC lui succéda.
Le Rwanda et l’Ouganda furent conjointement accusés d’avoir pillé les ressources minérales et forestières importantes de la RDC, et d’avoir armé diverses milices rivales, ce qui a résulté en un massacre ethnique dans la région de l’Ituri.
Le massacre collectif en Ituri a été comparé, du point de vu de l’intensité, si ce n’est de l’envergure, à la violence qui a touché le Rwanda voisin en 1994.
Les agriculteurs Lendu en Ituri se considèrent comme des parents des Hutus rwandais, alors que les Hema, éleveurs de bétail s’identifient aux Tutsis. De la même manière que les Hutus et les Tutsis furent les sujets d’un conflit meurtrier au Rwanda, les Lendu et les Hema suivirent leur exemple. D’une population d’environ quatre millions en Ituri, les Nations Unies estiment que plus de 60,000 personnes ont été tuées dans le conflit mené par les milices depuis 1999, alors qu’un demi million ont été forcées à fuir leur maisons, et ont été soumises à la violence au cours de leur fuite.
Thomas Lubanga Dyilo, chef d’une milice Hema appelée l’Union des Patriotes congolais fut arrêté et placé en garde à vue par les autorités de la RDC suite au meurtre et à la mutilation en février 2005 de neuf soldats bangladais qui faisaient partie de la force de maintien de la paix des Nations Unies en Ituri.
Le gouvernement de la RDC a demandé à la CPI d’enquêter sur la situation dans l’est du Congo, et en résultat Lubanga a été envoyé à La Haye en mars 2006. Il devrait être jugé à la CPI pour des chefs de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre.
Le conflit interethnique complexe et déconcertant en Ituri – qui s’étend au delà des Hendu et des Hema pour comprendre au moins 18 autres groupes tels que les Bira, Gegere et Ngiti – a été exacerbé par l’armée ougandaise, qui a soutenu les Hema lorsqu’il a virtuellement annexé la province en 1999 et pillé les riches gisements minéraux de la région.
Human Rights Watch a accusé l’Ouganda d’avoir été à la fois « pyromane et pompier » en Ituri.
« Au cours de ces quatre années d’occupation du nord-est de la RDC, l’armée ougandaise a prétendu être un acteur pacifiste dans une région déchirée par un conflit ethnique », a déclaré le groupe basé à New York. « En réalité, l’armée ougandaise a provoqué une confusion politique et créé de l’insécurité dans des zones sous son contrôle. A partir de son engagement initial dans un conflit territorial entre les Hema et les Lendu, l’armée ougandaise a plus souvent aggravé que calmé les hostilités ethniques et politiques ».
Human Rights Watch estime que les militaires ougandais ont volé plus de neuf millions de dollars d’or à l’Ituri entre 1999 et 2003.
« L’Ouganda est le premier exportateur d’or dans cette zone, alors qu’il n’en possède aucune. Vous pouvez me dire comment cela se fait? », a questionné un responsable du renseignement militaire des Nations Unies, qui a ajouté que les milices d’Ituri continuent à alimenter le commerce illicite.
En résultat de la pression internationale, l’Ouganda a retiré ses soldats de la RDC en 2003, et les soldats de maintien de la paix des Nations Unies y ont été déployés.
Bien que la CIJ ait requis que des réparations soient accordées, et indiqué qu’elle décidera de la question si les deux Etats manquaient à trouver un accord, il est toujours loin d’être clair à combien - le cas échéant - s’élèvera la somme payée par le gouvernement ougandais au final.
« Le Congo a amené l’Ouganda devant la CIJ pour des raisons d’ingérence économique et politique sur son territoire par l’Ouganda », a indiqué Godfrey Wanzira, un expert en droit international basé à Kampala à l’IWPR. « L’essentiel de l’histoire est que la RDC a supplié pour obtenir des réparations ».
Bien que les avocats de la RDC aient fait ce que Wanzira appelle « une suggestion hésitante » de 10 milliards de dollars, le fait que aucun règlement n’a été imposé ou fait l’objet d’un accord signifie qu’il y a une marge de manoeuvre pour que les parties au différent négocient et se brouillent
« Elle a laissé aux parties le soin de négocier, en laissant la voie libre à un règlement politique. Les juges de la CIJ ont laissé des zones en suspens. Un accord négocié pourrait être trouvé, mais si l’Ouganda manque de payer, ouvertement ou indirectement, cela va donner lieu à une série de problèmes diplomatiques », a-t-il dit.
Selon Wanzira, la CIJ avait les pouvoirs légaux pour rendre un verdict sur la mise en œuvre d’un accord. « Mais de quelle manière les avocats de la RDC feraient-ils respecter le paiement? » a-t-il demandé. « Vendraient-ils les biens que l’Ouganda possède au Congo ? Juridiquement, il est possible de faire valoir un arrêt de la CIJ mais en pratique, cela ne marche pas. Cela pourrait conduire à une dégradation des relations ou même à la guerre ».
L’avocat a noté qu’il y avait de nombreux jugements similaires pendants ailleurs dans le monde, et que nombre d’entre eux s’étaient soldés en accords politiques et compromis entre les gouvernements impliqués, plutôt que par des versements d’argent.
« L’Ouganda pourrait prétendre que le montant est trop élevé et cela va prendre des années et des années pour que les parties s’accordent sur le montant », a-t-il ajouté.
Des responsables ougandais affirment qu’ils s’étaient auparavant retenus d’engager des pourparlers parce qu’ils attendaient qu’un gouvernement soit élu à Kinshasa.
En 2006, la RDC a tenu ses premières élections démocratiques en au moins 40 ans, qui ont vu l’élection d’un nouveau parlement désigné en juillet et Joseph Kabila élu président au second tour en octobre.
« Le gouvernement ougandais n’a pas payé la moindre somme à la RDC depuis la décision de la Cour internationale de Justice étant donné que depuis ce moment là [décembre 2005], il n’y a pas eu de gouvernement élu », comme l’a indiqué le ministre de l’information Ali Kirunda Kivejinja à l’IWPR. « Nous avons jusqu’ici attendu un gouvernement élu en RDC ».
Pour Wanzira, cependant, les responsables de la RDC se doutent probablement que Kampala ne paiera jamais de réparations. Au lieu de cela, il pense qu’ils ont amené cette affaire devant la CIJ pour « des raisons symboliques, pour montrer que ces gens ont eu tort d’occuper notre territoire ».
Henry Wasswa,IWPR-Ouganda